mercredi 12 août 2009

Territoires de l'incertitude, la vidéo..!

Les Châteaux de la Drôme remplissent une double mission. La première est d’ordre patrimoniale avec la restauration et la conservation des trois châteaux : Grignan, Suze-la-Rousse et les Adhémar à Montélimar, ceci afin de rendre les bâtiments accessibles aux publics.
La seconde mission est d’ordre culturel: spectacle (musique, théâtre…)à Grignan, Art Contemporain à Montélimar, expositions photographiques à Suze-la-Rousse.
C’est dans ce deuxième cadre que les Châteaux de la Drôme ont soutenue l'exposition "Territoires de l'incertitude".

Marie Combes et Patrick Renaud présentent une partie de leurs productions personnelles dont le point commun formel est le diptyque noir et blanc. "Territoires de l'incertitude" évoque des lieux anonymes, non remarquables. Marie Combes propose une représentation possible de lieux désertés et Patrick Renaud pointe des fragments de paysages dont nous perdons la mesure. Pour cette exposition, les Châteaux de la Drôme ont passé commande à Marie Combes d'un diptyque.
Cette image aux dimensions inhabituelles et appartenant à la série Intérieurs, est accrochée sous la galerie, dans un espace à la fois intérieur et extérieur.



Marie Combes : Intérieurs


La particularité de la série Intérieurs, développée par Marie Combes depuis 1989, est de montrer la source physique de la photographie : un rayon de lumière dans un espace sombre.
Cette série dévoile des intérieurs, désertés, photographiés à la pellicule argentique en noir et blanc. Dans ces photographies, si la lumière extérieure révèle l’intérieur, si l’image fixe un lieu promis à l’abandon, donc à l’oubli, la cohabitation de deux images d’un même lieu dans un unique encadrement trouble la perception de l’espace. Cette double image d’un même lieu vise du côté de l’image animée, du cinéma que le format panoramique confirme. Par la double présentation picturale d’un même lieu, Marie Combes proposerait un décor potentiel, un lieu en attente de la présence humaine dont la fonction est de réhabiliter cet intérieur déserté.

Patrick Renaud : Sols

La série Sols présente des diptyques. Chaque image montre une vue d’un paysage qui se répète avec un léger décalage dans la suivante. Décrire ainsi ce travail de Patrick Renaud induirait un sens de lecture. Pourtant rien n’est narratif dans cette série. Le léger décalage, s’il est temporel, parce qu’une photo fut bien prise avant l’autre, est avant tout visuel. Le diptyque agit comme la décomposition de la vision binoculaire. La série Sols agit donc physiquement sur notre perception. En montrant des fragments non remarquables de territoires, ces images jouent avec nos codes traditionnels de lecture du paysage. Ce sont des coins, des recoins : un bout de dune, un talus où la matière, terreuse, herbeuse, est très présente.
Il ne s’agit pas de la vastitude supposée du panorama mais d’une vision très rapprochée, comme si nous avions rétréci. La dernière action physique sur notre perception est donnée par la coupure entre les deux images. Cet interstice, invariablement vertical, confirme notre posture, les pieds collés aux Sols de Patrick Renaud.

exposition soutenue par : Les Châteaux de la Drôme http://chateaux.ladrome.fr

TERRITOIRES DE L'INCERTITUDE
MARIE COMBES & PATRICK RENAUD
6 JUIN / 6 SEPT 09
CHATEAU DE SUZE-LA-ROUSSE

Château de Suze-la Rousse
26790 Suze-la-Rousse
ouverture tous les jours 9h30-12h/14h-18h
04 75 04 81 44

dimanche 9 août 2009

Gribouillages

Etant essentiellement une surface, la plante ne peut tolérer l’homothétie qui la conduirait à devenir trop volumineuse. Pactiser avec l’homothétie, ce serait sacrifier la surface et la photosynthèse deviendrait rapidement inopérante. La croissance d’une plante s’accompagne donc nécessairement d’un changement de forme; elle est une lutte permanente contre l’homothétie, qu’elle réussit à éviter à l’aide de deux stratégies complémentaires.
“Eloge de la plante” Francis Hallé