lundi 26 décembre 2011

Paysages









Un vieil appareil à soufflet, très rudimentaire qui me permet une pose dans la série des diptyques.
Le film adhère mal à la fenêtre, il paraît flotter. Les résultats sont très aléatoires, cela me convient. Perdre du savoir-faire.
PR.
Je me permet d'ajouter un extrait de "Diégèse" paru le 26 déc. qui pose le paysage comme autoportrait.
"Mathieu : C'est que nous ne savons plus si le paysage reflète notre tristesse ou si c'est le paysage qui nous rend triste. Les paysages imaginaires s'adaptent aux humeurs mais tous les paysages sont imaginaires". 
Pierre Oudart. Diégèse.
http://www.diegese.fr/diegese/2011/decembre_2011/2011_12_26.html

lundi 19 décembre 2011

D'autres paysages


"Quittons donc cette nature terrestre à laquelle nous étions si fort attachés ; une autre la domine qui nous est largement inconnue et dont il est vain de vouloir donner un analogon. Ici la perspective de Brunelleschi déclare forfait, l’optique renonce à ses droits, nous ne connaissons pas le mode de perception qui serait utile en apesanteur, nous ne savons pas même ce que les astronautes doivent reconnaître. Senteur, tactilité, mouvement du corps : les sens ne nous sont rien. Nous avons seulement de l’image, relayée par des caméras, des données numériques sur des écrans, sans point de fuite, et illisible, voir indéchiffrable, pour qui n’est pas averti. La distance que les procédés de la peinture et de la description littéraire se plaisaient à maintenir et à gommer tour à tour est devenu un obstacle opaque, nous ne pouvons même rêver aux paysages planétaires, tout juste pouvons nous concevoir intellectuellement qu’il y a sans doute « quelque chose à percevoir », mais par quel sens, par quelle démarche, avec quel outil sensible, quelle prothèse ? La notion même de paysage est démontée, elle qui devait son existence aux expériences conjuguées de la mathématique, de la physique et d’une idée de la nature primitive à imager dans certaines conditions".
« L’invention du paysage ». Anne Cauquelin. Puf.
n°1

n°2

n°3

Je reste troublé par ces contacts de films argentiques sur papier photo plus particulièrement n°3 (Photographies NASA. Paris photo 2011), collés sur une grille incompréhensible, superpositions d’images, agencements complexes et annotés. Enfin, à l’extrémité les photos se détachent des repères, s’affalent, renoncent à la perspective. Nouveau monde, autres représentations. Du cubisme aux distorsions des jeux vidéos en passant par Google, la perspective que nous utilisons encore est prise de convulsions, ne proposant que des codes intermédiaires par défaut.
P.R