mercredi 18 novembre 2009

... l'action de la lumière reste obscure...

Toute image commence par une impression mentale de l’espace, ce qui nous intéresse c’est de voir ce que devient cette perception dans une photographie. Nous commençons par cadrer un lieu, un sujet et attendons de voir ce qui circule dans le champ visuel, les changements de lumières, les mouvements. Nous choisissons alors le moment d’enregistrement. Ainsi apparaît une séquence, elle prend appui sur notre pratique de la photographie, l’expérience des diptyques, quand le cerveau combine et re-construit l’espace. Le mouvement se développe par les images manquantes. Il n’y a pas là 24 images seconde. L’objet de ce travail est la relation entretenue avec l’interstice, fragment d’espace et de temps dans la succession des images, espace visuel et sonore générateur de mouvement.


Exposition du 11 au 13 décembre 2009 14h - 20h

Vernissage 10 décembre 2009 17h - 22h

Après le succès de notre Carte Blanche à l’Odéon, Théâtre de l’Europe,
nous vous invitons à découvrir dans notre atelier des photographies grands formats, des épreuves d'artistes et la vidéo Interstices – Solution de continuité.

Combes&Renaud
photographes vidéastes
Atelier, 15 rue Jules Ferry, Bagnolet (93)
Métro ligne 9, station Robespierre
+ 33 (0)6 14 10 15 18
+ 33 (0)6 19 27 37 85
combesrenaud@combesrenaud.com
www.combesrenaud.com
http://combesrenaud.blogspot.com/

Contact presse
Agence Kaleïdoskop
Laure Cartillier
+ 33 (0)1 40 31 14 10
kaleidoskop@wanadoo.fr

vendredi 2 octobre 2009

« Interstices - Solution de continuité » Actualités

Une actualité de l'exposition est en ligne sur le site Photographie.com


Photogrammes IV Interstices - Solution de continuité ©Combes&Renaud

vendredi 25 septembre 2009

« Interstices - Solution de continuité » will be shown at the Odéon-Théâtre de l'Europe

Alain Bisotti gave us this Carte Blanche to create a video for the the operation Photo d’Hôtel, Photo d’Auteur.
The video will be shown at the Gémier and Serreau studios in the Odéon-Théâtre de l’Europe, Place de l’Odéon, in Paris.




We have been doing work together since 1997, and have developed joint experience and practice. Our work roves through the crossroads and over the borders of photography and video.
We have been involved in joint research on diptychs, which each of us has developed in a series of photos, « Intérieurs » (Interiors) and « Sols » (Grounds). These were undertaken respectively in 1988 and 1990, working around the physical separation of the images on the negative film.
Our diptychs introduce action and time, prefiguring our videos. The work on diptychs involves more than duality, a movement between dual images and a transient emptiness. Two images are the beginning of a sequence, a fraction of 24 images per second. Two photos also symbolise the leap from one work to the next.
The sequence of photos is used as a substitute for a video recording, and brings another perception of time.


Interstices - Solution de continuité
©Combes&Renaud

Synopsis
The story is built around two sites. A hotel room, and the stage of a theatre, where, through visual transpositions in the two places, time set in images produces impressions, interstices in films that accompany the thoughts of a playwright and a narrative.
The playwright and narrator relates the discourse and the succession of events that constitute the writing of a play. He sketches the characters, their interrelations, evokes the surroundings. He associates the locations with the stage configuration, works on the articulation of what precedes the text and what follows. The video shows the locations, with no identification between images and narrative. The video editing and the narrator’s voice produce short-circuits, holes in the narrative, gaps between what is seen and what is heard, proposing a fictional sensorial perception of the emerging narrative.


Interstices - Solution de continuité ©Combes&Renaud

Installation
The video, in pal DVD format, will be projected on a 2,30 x 3,00 metre screen. Photographic prints of two sequences of the video will also be exhibited.

Thanks to Pierre Oudart , who wrote the texts and reads it,
and to Strom Varx who made the sound track


Projections
«Interstices - Solution de continuité»
Studios Gémier et Serreau
Odéon-Théâtre de l’Europe,
Place de l’Odéon in Paris
September 29 October 16, 2009
Monday to Saturday 13h3O 18.30

Press contact
Agence Kaleïdoskop
Laure Cartillier
+33 (0)140 311 410
kaleidoskop@wanadoo.fr

vendredi 11 septembre 2009

« Interstices - Solution de continuité »

Carte Blanche 2009 à Combes&Renaud

Cette Carte Blanche pour la réalisation d’une oeuvre vidéo nous a été confiée par Alain Bisotti dans le cadre de l’opération Photo d'Hôtels, Photo d'Auteur 2009.
La projection aura lieu aux Studios Gémier et Serreau de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Place de l’Odéon à Paris.



Expérience et pratique commune, nous co-réalisons des oeuvres depuis 1997. Le travail circule sur les croisements et les frontières de la photographie et de la vidéo.
Nous développons tous deux une recherche commune sur le diptyque dans deux séries photographiques « Intérieurs » et « Sols », entreprises respectivement en 1988 et 1990, dont la séparation physique des images sur le négatif est l’articulation.
Il y a dans les productions en diptyque une action, élément précurseur des vidéos car ce travail sur le double vise du côté de l’image mouvement. Deux photographies c’est le début d’une séquence, une fraction de 24 images secondes, c’est aussi le désir de prendre appui sur un travail afin de développer le suivant.
Le procédé de séquences photos se substitue à un enregistrement vidéo et conduit vers une autre perception temporelle.


Interstices - Solution de continuité ©Combes&Renaud

L’histoire se construit autour de deux lieux. Une chambre d’hôtel et la scène d’un théâtre où par des transpositions visuelles sur les espaces, le temps mis en images produit des impressions, interstices filmiques qui accompagnent les réflexions d’un auteur et un récit.
L’auteur narrateur transcrit un discours et une succession d’évènements qui constituent l’écriture d’une pièce. Il pose les personnages, leurs relations, évoque des lieux. Il associe ces derniers à l’espace scénique, cherche l’articulation entre ce qui est avant le texte et après le texte. La vidéo montre les lieux, sans identification images-récit. Le montage vidéo, et la voix du narrateur produit des courts-circuits, des trouées dans la narration, des écarts entre ce qui est vu, et ce qui est dit, proposant une perception fictionnelle sensible du récit qui s’ébauche.

Remerciements à Pierre Oudart
Auteur et lecteur du texte Diégèse
et à Strom Varx pour la création sonore



Projections
«Interstices-Solution de continuité
Studios Gémier et Serreau
Odéon-Théâtre de l’Europe,
Place de l’Odéon à Paris
29 septembre 16 octobre 2009
du lundi au samedi 13h3O à 18h30

Contact presse
Agence Kaleïdoskop
Laure Cartillier
+33 (0)140 311 410
kaleidoskop@wanadoo.fr

mercredi 12 août 2009

Territoires de l'incertitude, la vidéo..!

Les Châteaux de la Drôme remplissent une double mission. La première est d’ordre patrimoniale avec la restauration et la conservation des trois châteaux : Grignan, Suze-la-Rousse et les Adhémar à Montélimar, ceci afin de rendre les bâtiments accessibles aux publics.
La seconde mission est d’ordre culturel: spectacle (musique, théâtre…)à Grignan, Art Contemporain à Montélimar, expositions photographiques à Suze-la-Rousse.
C’est dans ce deuxième cadre que les Châteaux de la Drôme ont soutenue l'exposition "Territoires de l'incertitude".

Marie Combes et Patrick Renaud présentent une partie de leurs productions personnelles dont le point commun formel est le diptyque noir et blanc. "Territoires de l'incertitude" évoque des lieux anonymes, non remarquables. Marie Combes propose une représentation possible de lieux désertés et Patrick Renaud pointe des fragments de paysages dont nous perdons la mesure. Pour cette exposition, les Châteaux de la Drôme ont passé commande à Marie Combes d'un diptyque.
Cette image aux dimensions inhabituelles et appartenant à la série Intérieurs, est accrochée sous la galerie, dans un espace à la fois intérieur et extérieur.



Marie Combes : Intérieurs


La particularité de la série Intérieurs, développée par Marie Combes depuis 1989, est de montrer la source physique de la photographie : un rayon de lumière dans un espace sombre.
Cette série dévoile des intérieurs, désertés, photographiés à la pellicule argentique en noir et blanc. Dans ces photographies, si la lumière extérieure révèle l’intérieur, si l’image fixe un lieu promis à l’abandon, donc à l’oubli, la cohabitation de deux images d’un même lieu dans un unique encadrement trouble la perception de l’espace. Cette double image d’un même lieu vise du côté de l’image animée, du cinéma que le format panoramique confirme. Par la double présentation picturale d’un même lieu, Marie Combes proposerait un décor potentiel, un lieu en attente de la présence humaine dont la fonction est de réhabiliter cet intérieur déserté.

Patrick Renaud : Sols

La série Sols présente des diptyques. Chaque image montre une vue d’un paysage qui se répète avec un léger décalage dans la suivante. Décrire ainsi ce travail de Patrick Renaud induirait un sens de lecture. Pourtant rien n’est narratif dans cette série. Le léger décalage, s’il est temporel, parce qu’une photo fut bien prise avant l’autre, est avant tout visuel. Le diptyque agit comme la décomposition de la vision binoculaire. La série Sols agit donc physiquement sur notre perception. En montrant des fragments non remarquables de territoires, ces images jouent avec nos codes traditionnels de lecture du paysage. Ce sont des coins, des recoins : un bout de dune, un talus où la matière, terreuse, herbeuse, est très présente.
Il ne s’agit pas de la vastitude supposée du panorama mais d’une vision très rapprochée, comme si nous avions rétréci. La dernière action physique sur notre perception est donnée par la coupure entre les deux images. Cet interstice, invariablement vertical, confirme notre posture, les pieds collés aux Sols de Patrick Renaud.

exposition soutenue par : Les Châteaux de la Drôme http://chateaux.ladrome.fr

TERRITOIRES DE L'INCERTITUDE
MARIE COMBES & PATRICK RENAUD
6 JUIN / 6 SEPT 09
CHATEAU DE SUZE-LA-ROUSSE

Château de Suze-la Rousse
26790 Suze-la-Rousse
ouverture tous les jours 9h30-12h/14h-18h
04 75 04 81 44

dimanche 9 août 2009

Gribouillages

Etant essentiellement une surface, la plante ne peut tolérer l’homothétie qui la conduirait à devenir trop volumineuse. Pactiser avec l’homothétie, ce serait sacrifier la surface et la photosynthèse deviendrait rapidement inopérante. La croissance d’une plante s’accompagne donc nécessairement d’un changement de forme; elle est une lutte permanente contre l’homothétie, qu’elle réussit à éviter à l’aide de deux stratégies complémentaires.
“Eloge de la plante” Francis Hallé

jeudi 23 juillet 2009

Le consumérisme

Là ou Martin Parr semble dénoncer avec une cruauté distanciée le consumérisme, appliquant pour sa démonstration le “mauvais goût”, cumulant à attitude vulgaire, image “vulgaire”, clamant, voyez ce que vous êtes, ce que nous sommes devenus, produits parmi d’autres produits. Quand il n’y a pas de point de vue, pas d’engagement, la dénonciation devient vite un amas d’images vides et prétentieuses.

Dans cette démarche de l’enregistrement témoignage Brian Ulrich adopte une toute autre éthique. Il laisse une distance empreinte de respect vis à vis des gens photographiés, une distance pour ne pas déranger les êtres perdus dans leurs rêveries, égarés au milieu des marchandises et de leurs désirs. L’environnement agit en toile peinte, en décors devant lequel se détachent les humains. ils ne disparaissent pas dedans, mais s’établit un rapport subtil, un va-et-vient entre ce fond et ce qui est devant, avec tendresse et intelligence. Ce lien avec l’histoire du portrait nous interroge sur le sens de la communauté humaine, après la photographie humaniste.

L'oeil concave



Devant ce collage (quai de Walmy, Paris) je repense à une peinture de Bonnard “Nu à contrejour” ? Le tableau se creuse en demi-sphère, plus vers le bas que le haut. Le tub sort de l’espace cubique, il glisse vers l’extérieur, devient presque une vue de dessus, comme les chaussures du personnage assis, personnage dont le torse s'enfonce. La peinture qui s’est construite avec l’architecture, continuait son entreprise de démolition du tableau.

vendredi 3 juillet 2009

Nature of John Maeda

John Maeda is the pioneer of digital graphic design and the greatest designer, teacher, and artist in the digital field today (he is a professor at the prestigious Massachusetts Institute of Technology and President of the Rhode Island School of Providence). Marrying art and science with great genius, he now imagines a new, deeper, more human link with computers.
The catalog of the exhibition John Maeda, Nature, presented at the Fondation Cartier in 2005, reveals a series of previously unseen works founded on a humanist conception of the computer tool. As an advocate of a sensitive, instinctive approach to technology, John Maeda portrays the digital space in the spirit of a landscape painting. Realized with a new technology which he invents “to paint in space and time,” his “digital landscapes” pave the way for the post-digital era.


Interview of John Maeda

John Maeda, Nature

Pionnier du graphisme digital, John Maeda est, dans le domaine du numérique, le plus grand designer, enseignant - il est professeur au prestigieux Massachussets Institute of Technology et Président du Rhode Island School of Providence - et artiste actuel. Mariant avec génie l´art et la science, il imagine un lien nouveau, plus profond et plus humain à l´ordinateur.
Le catalogue de l´exposition John Maeda, Nature présentée à la Fondation Cartier en 2005, révèle une série d´œuvres inédites fondées sur une conception humaniste de l´outil informatique. Partisan d´une approche sensible et instinctive de la technologie, John Maeda donne à voir l´espace numérique dans l´esprit d´une peinture de paysage. Réalisés avec une technologie nouvelle qu´il invente « pour peindre dans l´espace et le temps », ses « digital landscapes » ouvrent la voie de l´ère post-numérique.

Entretien avec John Maeda






Design of Book : Etienne Mineur - Incandescence
Photographs of book: Marie Combes & Patrick Renaud
©Combes&Renaud

John Maeda, Nature
Publisher: Fondation Cartier pour l´art contemporain, Paris, 2005
Hardback, 22 x 28 cm, 112 pages, 100 color photographs
Bilingual version French / English
Distribution in France: Actes Sud, Arles

mercredi 1 juillet 2009

Exposition "Non-arrêt sur image(s)" cet été au Château de Blacons.

Expérience et pratique commune, nous co-réalisons des oeuvres depuis 1997. Ce travail circule sur les croisements et les frontières photographie - vidéo. Nous avons mis l'accent sur la fragmentation de la perception du paysage, et la lenteur de la formation d'une image, du temps et de son inclusion dans les images fixes et images animées.
Notre approche vidéo utilise une notion propre à la photographie. Nous partons de séquences d’images, régulières ou aléatoires. Réalisées avec des plans fixes, ces séquences sont montées en vidéos pour obtenir une animation : un non-arrêt sur image(s). La durée s'écrit en questionnant la matière du temps. Le procédé de séquences photos se substitue à un enregistrement vidéo et induit une autre perception temporelle en la perturbant. Dans la série vidéo «Non-arrêt sur image(s)» : “Anibray Transmission”, “Frioul”, et “Verturine”, la texture et les colorations du support, parfois les irrégularités du polaroïd, nous renvoient à une image du paysage, plus qu’à une représentation du paysage. Dans les vidéos “Ethologie ?”, “Montromant”, “Ramification”, avec la sonorisation et l’utilisation de textes scientifiques, nous proposons des regards croisés entre ce qui est vu - ce qui est dit. Comment l’imaginaire du spectateur va adhérer à cette proposition comparative ?

Série Vidéo "Non-arrêt sur image(s)"
"Verturine" Silent landscape, Durée de la vidéo 08:03’
Présentée à l’Exposition Internationale de Saragosse 2008 dans le Pavillon Français.


Installation et projection en boucle de la vidéo "Montromant" durée 12’, couleur, sonore.
Musique Kasper T Toeplitz, Extrait de Capture.

"Frioul" Vidéo Silent landscape, durée 05:35’.

Exposition:
" Non-arrêt sur image(s)"
COMBES & RENAUD
Vidéos et Photographies
à la Galerie L'Arbre de Vie,
Château de Blacons.

du 6 juin au 27 août 2009
ouverte du lundi au samedi de 14h à 18h
(fermeture les 20 et 27 juin)
avec le soutien de la Région Rhône Alpes et de Jaillance

Galerie l’Arbre de vie
26400 Mirabel-et-Blacons
Tel: 04 75 40 01 00
chateau.de.blacons@wanadoo.fr

photographies:©Combes&Renaud

dimanche 28 juin 2009

De facebook à la "visibilité"

“Je pense donc que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédé dans le monde (...). Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quand au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
Au-dessus de ceux là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril; mais il ne cherche au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre; il pourvoie à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leur successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre? 
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société toute entière; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige, il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.


“De la démocratie en Amérique” A. de Tocqueville. Tome 2, chap 4. Le premier volume est publié en 1835, le second en 1840.

“Ayant détruit les barrières de l’Ancien Régime, les individus se retrouvent de fait, dans une situation de concurrence permanente d’où émergent, pour un temps seulement, les gagnants du jour. Plus rien n’interdisant l’espoir de gravir un par un, les échelons de la reconnaissance sociale, la société démocratique devient le lieu d’une “agitation perpétuelle”, où la règle consiste à dépasser où à être dépassé. Par où l’on voit que le mérite est un critère social très ambigu, car il est à la fois un principe légitime et arbitraire, un facteur d’ordre et de désordre, un mot d’ordre pacifique et violent, respectueux et insolent, moral et immoral”.


“A chacun selon son mérite?” Martine Lucchesi. © éllipses / éditions marketing S.A., 1996

mercredi 24 juin 2009

Territoires de l’incertitude, cet été à Suze-la-Rousse.

Château Suze-la-Rousse, notes de travail ©mariecombes

Exposition "Territoires de l'incertitude"
Château de Suze-la-Rousse

Les Châteaux de la Drôme remplissent une double mission. La première est d’ordre patrimoniale avec la restauration et la conservation des trois châteaux : Grignan, Suze-la-Rousse et les Adhémar à Montélimar, ceci afin de rendre les bâtiments accessibles aux publics.
La seconde mission est d’ordre culturel: spectacle (musique, théâtre…) à Grignan, art contemporain à Montélimar, expositions photographiques à Suze-la-Rousse.
C’est dans ce deuxième cadre que les Châteaux de la Drôme ont produit l'exposition "Territoires de l'incertitude" présentant les travaux photographiques de Marie Combes & Patrick Renaud ,et passé commande à Marie Combes d’une photographie montrée à l’occasion de l’exposition.

Intérieurs I Marie Combes
Cette série dévoile des intérieurs, désertés, photographiés à la pellicule argentique en noir et blanc.
Dans ces photographies, si la lumière extérieure révèle l’intérieur, si l’image fixe un lieu promis à l’abandon, donc à l’oubli, la cohabitation de deux images d’un même lieu dans un unique encadrement trouble la perception de l’espace.
Cette double image d’un même lieu vise du côté de l’image animée, du cinéma que le format panoramique confirme.
Par la double présentation picturale d’un même lieu, Marie Combes proposerait un décor potentiel, un lieu en attente de la présence humaine dont la fonction est de réhabiliter cet intérieur déserté.


Château Suze-la-Rousse, photographies ©mariecombes
 
"Territoires de l’incertitude" Château de Suze-la-Rousse
Exposition des Châteaux de la Drôme Série Intérieurs, Photographies Marie Combes  ©mariecombes
Cette image aux dimensions inhabituelles et appartenant à la série Intérieurs, est accrochée sous la galerie, dans un espace à la fois intérieur et extérieur.

commande photographique des Châteaux de la Drôme ©Marie Combes

 












































"Territoires de l’incertitude" Château de Suze-la-Rousse
Exposition des Châteaux de la Drôme .
Série Intérieurs, Photographies Marie Combes ©marie combes 

Sols / Patrick Renaud
La série Sols présente des diptyques.
Chaque image montre une vue d’un paysage qui se répète avec un léger décalage dans la suivante. Décrire ainsi ce travail de Patrick Renaud induirait un sens de lecture. Pourtant rien n’est narratif dans cette série. Le léger décalage, s’il est temporel, parce qu’une photo fut bien prise avant l’autre, est avant tout visuel. Le diptyque agit comme la décomposition de la vision binoculaire. La série Sols agit donc physiquement sur notre perception. En montrant des fragments non remarquables de territoires, ces images jouent avec nos codes traditionnels de lecture du paysage. Ce sont des coins, des recoins : un bout de dune, un talus où la matière, terreuse, herbeuse, est très présente.
Il ne s’agit pas de la vastitude supposée du panorama mais d’une vision très rapprochée,
comme si nous avions rétréci. La dernière action physique sur notre perception est donnée par la coupure entre les deux images. Cet interstice, invariablement vertical, confirme notre posture, les pieds collés aux Sols de Patrick Renaud.

scénographie de la série Sols, photographies ©Patrick Renaud




 "Territoires de l’incertitude" Château de Suze-la-Rousse
Exposition des Châteaux de la Drôme
Série Sols, photographies Patrick Renaud ©Patrick Renaud

EXPOSITION :
"Territoires de l’incertitude"
photographies de Marie Combes et de Patrick Renaud
du 6 juin au 6 septembre 2009
au Château de Suze-la-Rousse
26790 Suze-la-Rousse
Ouverture tous les jours
9h30 … 12h / 14h … 18h
T. / F. 04 75 04 81 44

Photos et dossier de presse disponibles sur le site de la Drôme, rubrique Presse : http://chateaux.ladrome.fr
ou sur demande par mail : lgremaud@ladrome.fr


Photographies:
©Combes&Renaud

dimanche 21 juin 2009

Les Châteaux de la Drôme

Les Châteaux de la Drôme exposent les photographies de Marie Combes et Patrick Renaud dans deux sites drômois, le château de Suze-la-Rousse et la galerie l’Arbre de vie à Mirabel et-Blacons.

A Suze, ils montreront une partie de leurs productions personnelles dont le point commun formel est le diptyque noir et blanc. Territoires de l’incertitude évoque des lieux anonymes, non remarquables. Marie Combes propose une représentation possible de lieux désertés et Patrick Renaud pointe des fragments de paysages dont nous perdons la mesure. Pour cette exposition, les Châteaux de la Drôme ont passé commande à Marie Combes d’un diptyque.




A Blacons, le couple de photographes expose une recherche commune, images fixes et films vidéo en couleur. Les séries Paysages et Non-arrêt sur image(s) sont complémentaires. La représentation de la nature devient l’argument d’un processus d’élaboration de l’image partant du sténopé pour aller à l’image vidéo en passant par le polaroïd. L’image, fixe ou mobile, résultant de la synthèse de toutes ces techniques, met en correspondance différentes perceptions du temps.

Exposition:
"Territoires de l’incertitude"
Marie Combes & Patrick Renaud
du 6 juin au 6 septembre 2009
au Château de Suze-la-Rousse
26790 Suze-la-Rousse
Ouverture tous les jours
9h30 … 12h / 14h … 18h
T. / F. 04 75 04 81 44

Exposition:
"Non-arrêt sur image(s)"
Combes & Renaud
du 6 juin au 27 août 2009
à la Galerie L'arbre de vie
Château de Blacons
Ouverture du lundi au samedi de 14h à 18h
26400 Mirabel-et-Blacons
04 75 40 01 00


Les Châteaux de la Drôme
BP 21
26230 Grignan
T. 04 75 91 83 50
F. 04 75 91 83 51
chateau-grignan@ladrome.fr
http://chateaux.ladrome.fr

mercredi 27 mai 2009

Territoires de l'incertitude

L’exposition photographique "Territoires de l’incertitude" évoque des lieux anonymes, non remarquables. Paysages « végétal » ou « architectural »? Deux séries de diptyques par Marie Combes (Intérieurs) et Patrick Renaud (Sols).

Dans les photographies de Patrick Renaud il n’y a qu’un lieu, mais divisé, séparé définitivement.
Pourquoi éloigner l’une de l’autre deux images? Pour être au milieu, en tension. C’est entre les deux, que le regard allant de l’une à l’autre, fixe, pose l’existence de celui qui regarde. Présence physique sur les sols parce que c’est là que nous sommes, là où nous nous déplaçons, construisons.
L’éloignement que l’on trouve dans les représentations du paysage, semble ici s’absenter peut être pour désorganiser une perspective, déjà mise à mal par le diptyque.

Dans le travail de Marie Combes, le diptyque n’est pas vraiment un choix ; il s’est imposé. La fluidité des planches contacts induisait une sorte de désordre dans la représentation du monde. Il était tout à fait possible de les “lire” de gauche à droite ou l’inverse. L’oeil comme insatisfait cherchait où s’arrêter, où extraire l’image forte. C’est dans ce glissement, cette errance des lieux photographiés que résidait la faiblesse de cette approche par rapport aux modèles reconnus. C’est là évidemment qu’une particularité demandait à apparaître. Il fallait en extraire des fragments, cerner l’écoulement du temps et de l’espace.
Si le choix définissait deux espaces, un autre s’imposait au regard. Ce n’est pas un panoramique, c’est deux égal un. La séparation physique des images sur le négatif serait l’articulation. Cette zone de non image, de vide, va devenir l’axe, l’articulation d’une reconstruction.

Château de Suze-la-Rousse du 6 juin au 6 septembre 2009
Territoires de l’incertitude
Marie Combes & Patrick Renaud

Exposition
du 6 juin au 6 septembre 2009 Ouverte tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 18h VERNISSAGE Samedi 6 juin à 18h30 Château de Suze-la-Rousse 26790 Suze-la-Rousse http://chateaux.ladrome.fr T. / F. 04 75 04 81 44

mardi 28 avril 2009

"Ramification" sélectionné par Bang-Festival 2009 à Barcelone


EL FESTIVAL BANG PRESENTA UNA SELECCIÓN DE LOS VIDEOS PARTICIPANTES DE LA EDICIÓN 2009 EN EL FNAC DEL TRIANGLE (BARCELONA) LOS DÍAS 28/29/30 DE ABRIL DE 2009 EN COLABORACIÓN Y DURANTE EL FESTIVAL MUSICLIP DE BARCELONA
Toda la información en www.bang-festival.com o www.musiclipfestival.com (FNAC - plaça catalunya, 4)

Proyección BANG 1
Seapaña Fran Blanes
La Ausencia Erasmo Colón
Viaje a mi interior Luisa Cinque
Erocéntrica Rocio Santillana
Sebastian S.Scarani & J. Chiner
A12FPS Natalia Rojas
¿Cuál crisis? Rocio Santillana
El deseo Davinia Martinez Colodrón
Sin titulo Zeinab Bulhossen
Natura Apocalipsis J. Tuñon Fernández
The Comic Project M. Maldonado Caparrós
El Oido Humano Manolo Campoamor

Proyección BANG 2
120 Grados Juanjo Fernández Rivero
Dcandanze Píxel in Fact
Art? Fátima Tocornal
Contracorriente Oscar Berdúllas
De vuelta a casa Mar Garrido
Mensaje Explicito Damián Pissárra
El Encuentro Fátima Tocornal
Aleph Boys G.F.Diaz
Vanitas Evaristo Benítez
Tsuzuku Bruno Peláez
Pajaros en la cabeza Verónica Ruth Frias
Sombra Mar Caldas
Unjacuzzidemiedo D. Martinez Colodrón
Sin titulo Lidia González Alija
Constelación de sueños Ricardo Cançado

Proyección BANG 3
Kaos Opaco Evaristo Benítez
Jeux de Mains Evaristo Benítez
Plastic Laura Celada
Elle Visto desde el zaguán
La Espera Jordi C. Doménech
Sensorial Bárbara de Azevedo
Nubes Luisa Cinque
Ramification Combes & Renaud
El Túnel Ralf Jung
Arquivo Universal Ricardo Cançado
Represeta Corisco Ricardo Cançado
Papel Luciano C.N. de Santana
São Bento Luciano C.N. de Santana
L’Homenet Joseph Grifoll Casas
Distantes Sebastián Gonzalez
Las tres Gracias Karl Lander
Jellyfish Miquel Arnal

www.ob-art.com I www.bang-festival.com I www.puntmultimedia.org I www.musiclipfestival.com

lundi 27 avril 2009

Gribouillages téléphoniques


Répétition des images

Parfois un texte se fait l'écho d'une sonorité enfouie...
"Je reviens ici : ce monde d’action arrêtée que le spectateur déroule en lui comme du temps; cet instant qui subsiste par les traces d’instants antérieurs et successifs n’est pas une chose de roman, il appartient à tel sujet qui cherche la répétition des images ou en elles cette particularité qui n’accomplit pas d’action dans l’image".

J-L Schefer. Du monde et du mouvement des images

mardi 14 avril 2009

Territoires de l'incertitude

Dans le cadre d'une commande des Châteaux de la Drôme, nous présentons l’exposition "Territoires de l'incertitude" au Château de Suze-la-Rousse du 6 juin au 6 septembre 2009.
Cette exposition des travaux photographiques en noir et blanc est une recherche commune sur le diptyque. « Intérieurs » et« Sols » définit ce rapport singulier à la thématique des territoires qui a aussi pour corollaire celle des paysages.
Parallèlement nous exposons trois vidéos et la série "Paysages" au Château de Blacons.


Vernissage des expositions samedi 6 juin 2009

>11h30 au Château de Blacons
Renseignements: 04 75 40 01 00
www.chateaudeblacons.fr

>18h30 au Château de Suze-la-Rousse
Renseignements: 04 75 91 83 65
http://chateaux.ladrome.fr

dimanche 15 mars 2009

Religion économique

Si l’économie qui se veut une science, fonctionnait comme le religieux quelle serait la différence ? Réguler les rapports entre mon intérêt et celui des autres, organiser nos échanges affectifs, imaginaires, et de biens. Cela peut s’établir par une morale. Au dessus des hommes, une religion, une invention qui lentement se met en place, se diffuse, devient une façon acceptée d’expliquer le cours des choses, une représentation qui a une telle force d’évidence qu’il est impossible de penser en dehors de ce modèle. Ce fut le cas des religions monothéistes, c’est depuis longtemps (XVIII ?) le modèle des sociétés capitalistes développées. Il y eut les conquêtes féodales du Christianisme puis avec la société marchande le développement de l’économisme. Chacune à son dogme et ses hérétiques, son clergé, grands prêtres et petits abbés, apôtres et évangélistes, ses lieux de cultes boursiers, le mystère de l’Eucharistie et de la monnaie, la Trinité et la main invisible, ses traders marchands du temple, ses orthodoxes et ses réformés, les miracles de la croissance. Comme toute croyance le bénéfice peut être considérable, “Pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagnez donc qu’il est, sans hésiter”. (B. Pascal)
Il en va ainsi des modèles qui semblent indépassables, plus tard on s’étonne d’avoir pensé ainsi avec conviction, mais pourquoi ne pouvait on penser autrement, et qu’est ce qui fait qu’après, le modèle ancien semble totalement désuet ? Peut être s’émanciper du précédent.

jeudi 5 mars 2009

// VIDEOFORMES 09 / J-5 D-5

/// PORTRAITS VIDÉO D'ARTISTES
/// ARTISTS VIDEO PORTRAITS



Videoformes met en ligne des portraits vidéo d'artistes présents lors du festival.
Videoformes' artists' video portraits on line presented during the festival.

Kaija SAARIAHO & Jean-Baptiste BARRIERE, Reynold REYNOLDS, Ran SLAVIN, Pawel WOJTASIK, Lydie JEAN-DIT)PANEL, Sébastien CAMBOULIVE, Fred SAPEY-TRIOMPHE, Bertrand GADENNE, Stéphane TROIS CARRÉS, Philippe FONTES

vendredi 20 février 2009

// VIDEOFORMES 09 / PREVIEW

/// LES SAISONS NUMÉRIQUES (PARIS)
//// 24>02 / 20H30 / MK2 BIBLIOTHÈQUE


Videoformes est invité par le magazine Bref à présenter une sélection de la programmation du festival 2009.
Videoformes is invited by the magazine Bref to curate a selection of the 2009 festival.

Reynold Reynolds, Pawel Wojtsik, Ran Slavin, Robert Croma, Lydie Jean-Dit-Pannel,
Dawid Marcinfowski, Stephen Dwoskin, Leandro Lima & Gisela Motta, Clorinde Durand,
Max Hattler, Mihai Grecu, Nadia Vadori et Carolina Padilla Villarraga.

MK2 Bibliothèque 128/162 avenue de France - 75013 Paris
Métro : Bibliothèque ou Quai de la Gare