mercredi 14 décembre 2016

Prolongation de l'exposition "Les bords du paysage: itinérances et sédiments"

Les bords du paysage: itinérances et sédiments

exposition du 9.11.2016 au 18.12.2016

samedi 17 et dimanche 18 décembre de 14h à 19h

PHOTOGRAPHIES

Itinérances métropolitaines / MARIE COMBES

"Ce travail d’images est l’exploration d’un territoire nommé indistinctement « la banlieue », territoire flouté pour le rendre anonyme, hachuré par les infrastructures de production, mité par des interstices délaissés.
Ce travail photographique est ainsi un voyage, il ausculte ces paysages urbains au gré de déplacements en train. Le monde qui défile dans le cadre de cette fenêtre exerce sur moi une fascination. J’ai commencé ce travail en hiver ; émerge une étrange beauté dans cette approche, l’éloge en grisaille de la lumière en île de France.Le regard rivé, je tente alors dans ce déplacement de saisir des fragments de la ville et du territoire."
M.C.
 
Sédiments / PATRICK RENAUD
Photographies 2014
 
"Mon sentiment est que les choses se passent « entre », dans des écarts, entre des éléments pleins, matures, et d’autres éléments vides ou encore peu développés. Ces espaces souvent m’échappent, je ne les vois pas nécessairement mais ils permettent d’éprouver d’autres formes. La photographie s’est ainsi glissée entre la peinture et la lithographie, elle a cherché dans le Pictorialisme un geste, dans les clichés sur verre des liens entre gravure et procédé photographique. Parfois en imitant, elle a su développer ses spécificités et ses formes pour inventer sa place."
P.R
 


mercredi 7 décembre 2016

Exposition / Les bords du paysages: itinérances et sédiments

Les bords du paysage: itinérances et sédiments


exposition du 9.11.2016 au 11.12.2016
PHOTOGRAPHIES

Itinérances métropolitaines / MARIE COMBES

Ce travail d’images est l’exploration d’un territoire nommé indistinctement « la banlieue », territoire flouté pour le rendre anonyme, hachuré par les infrastructures de production, mité par des interstices délaissés.
Ce travail photographique est ainsi un voyage, il ausculte ces paysages urbains au gré de déplacements en train. Le monde qui défile dans le cadre de cette fenêtre exerce sur moi une fascination. J’ai commencé ce travail en hiver ; émerge une étrange beauté dans cette approche, l’éloge en grisaille de la lumière en île de France. Le spectacle que donne le paysage est aussi lié aux vibrations et aux bruits ressentis par le corps en mouvement. Le regard rivé, je tente alors dans ce déplacement de saisir des fragments de la ville et du territoire.
Une expérience immersive dans un paysage en mouvement 
Le paysage a trois dimensions, l’une est l’espace réel, l’autre l’espace perçu dans ce temps du voyage, la troisième est le déplacement même du train. Un horizon travaille ces photographies, sous une certaine lumière la chose qui trouble va-t-elle ressembler à quelque chose, faire éprouver cette expérience immersive ?
Parcours intime dans le réel, le déroulement du paysage observé pendant les déplacements, familier des franciliens, montre dans l’extension de l’urbanisme la mosaïque des constructions, la diversité et la singularité architecturale de l’habitat, la beauté troublante des bâtiments en friche, des espaces déserts, la fragilité de l’environnement.
Chacun garde en soi le souvenir d’un point de vue inoubliable, je pense ici à des paysages plus petits, plus fugitifs, alternative temporelle à la représentation de la banlieue, confrontation sensible à la lumière et au paysage, à l’urbanisme, à l’espace et au temps. Dans le désir de regarder le paysage, il y a la rencontre de soi et des autres. Cette physionomie du paysage urbain souligne ainsi la précarité et l’éphémère de l’homme. Dans la quête des multiples formes la vision vacille sans interruption, ces captures visuelles seraient l’image d’un monde nomade en perpétuelle mobilité. 

Marie Combes

Itinérances métropolitaines ©Marie Combes, tirage format 30x40cm

 
Sédiments / PATRICK RENAUD
Photographies 2014

 « Cet espace, qui n’apporte par lui-même ni rien de sensible ni aucune séduction, est le lieu nécessaire pour que s’y manifestent les forces des formes. Celles-ci nous le font éprouver mais d’abord elles lui appartiennent »
J.C. Lemagny. « Silence de la photographie ». Ed. L'Harmattan
Très rapidement, la photographie s’est imposée comme le médium le plus adapté à la représentation du réel et de l’objectivité. Certaines théories prétendent qu’elle a libéré la peinture. Assignée un temps à représenter, cette dernière pu aller vers l’abstraction ou d’autres inventions visuelles. Je suis sceptique sur cet enchaînement chronologique. Mon sentiment est que les choses se passent « entre », dans des écarts, entre des éléments pleins, matures, et d’autres éléments vides ou encore peu développés. Ces espaces souvent m’échappent, je ne les vois pas nécessairement mais ils permettent d’éprouver d’autres formes. La photographie s’est ainsi glissée entre la peinture et la lithographie, elle a cherché dans le Pictorialisme un geste, dans les clichés sur verre des liens entre gravure et procédé photographique. Parfois en imitant, elle a su développer ses spécificités et ses formes pour inventer sa place.
Avec « sédiments » j’ai repris des négatifs de petites installations réalisées en studio dans les années 90. Empilés les uns sur les autres avec plus ou moins de transparence, en négatif ou positif, à l’endroit ou à l’envers ils semblent proposer dans cet assemblage une image de paysage. Pourtant rien dans chaque négatif n’a de lien par ses formes et ses matières avec du paysage.
Dans ce feuilletage disparaît « l’instant décisif » si fondateur dans l’histoire de la photographie. Disparaît aussi la perspective classique bien qu’il y ait du « loin » et du « près ». Il ne reste juste qu’une image composée d’images. Avoir des réponses là où il n’y avait pas de questions.

P.R. décembre 2016 

Sédiments ©Patrick Renaud, tirage format 30x40cm