jeudi 23 juillet 2009

Le consumérisme

Là ou Martin Parr semble dénoncer avec une cruauté distanciée le consumérisme, appliquant pour sa démonstration le “mauvais goût”, cumulant à attitude vulgaire, image “vulgaire”, clamant, voyez ce que vous êtes, ce que nous sommes devenus, produits parmi d’autres produits. Quand il n’y a pas de point de vue, pas d’engagement, la dénonciation devient vite un amas d’images vides et prétentieuses.

Dans cette démarche de l’enregistrement témoignage Brian Ulrich adopte une toute autre éthique. Il laisse une distance empreinte de respect vis à vis des gens photographiés, une distance pour ne pas déranger les êtres perdus dans leurs rêveries, égarés au milieu des marchandises et de leurs désirs. L’environnement agit en toile peinte, en décors devant lequel se détachent les humains. ils ne disparaissent pas dedans, mais s’établit un rapport subtil, un va-et-vient entre ce fond et ce qui est devant, avec tendresse et intelligence. Ce lien avec l’histoire du portrait nous interroge sur le sens de la communauté humaine, après la photographie humaniste.

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