mardi 30 juillet 2013

Retour sur les images de Detroit



Retour sur les images de Detroit  Il y a une sorte de délectation visuelle vers les ruines. Peut-être liée à la peinture ruiniste, au romantisme. La plupart des publications photographiques sur Detroit barbotent dans une esthétisation de la dégradation (ruin porn), dame nature qui reprend ses droits et autres documents visuels comme certificats d’exactitude. Extraites d’un contexte, soigneusement cadrées elles repoussent le hors cadre et s’installent dans le beau bien pensant. 

 Il suffit de voir le remarquable travail d’ A. Moore pour percevoir des approches (culturelles) différentes. Il n’y a pas de pathos dans son travail, des questions certes, mais toujours quelque chose en suspens, ce n’est pas une fin, mais un mouvement.  

A l’invitation de MODCaR à Detroit, Marie Combes ne s’est pas attachée particulièrement aux ruines mais au temps où une ville perd ses habitants. La démarche est liée à la situation du corps dans ces espaces urbains. Elle ne cadre pas avec les bords, mais en profondeur. Où est elle physiquement par rapport aux signes de la ville, aux passages piétons déserts, à la végétation qui s’installe ? Ces démarches demandent un certain courage, beaucoup pour bouleverser notre regard. 

Patrick Renaud, juillet 2013


Andrew Moore: Detroit Disassembled. (Editions Damiani)
Marie Combes: Les fugitives. 

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