"On n'aperçoit pas du tout les mêmes choses, en effet, selon qu'on élargit sa vision à l'horizon, qui s'étend, immense et immobile, au-delà de nous; ou selon qu'on sollicite son regard sur l'image qui passe, minuscule et mouvante, toute proche de nous dans la nuit. L'image est bien comme une luciole, une petite lueur, la lucciola des intermittences passagères."
Non-savoir de la passante, 04.06.2009
Aperçues de Georges Didi-Huberman
« Esquisser une voie, portraits d'itinérances »
Une nouvelle série de ce travail est présentée, elle s’inscrit dans la continuité des protocoles « Diptyques » et «
Itinérances métropolitaines ». La figure humaine est rare dans mes images, en 2017 j'aborde le portait. Poursuivre ainsi ces itinérances
métropolitaines s’est décollé de la réalité du paysage, s’est décentré.
J’observe ici un autre paysage. Articulée autour du reflet, cette nouvelle ligne photographique ébauche un schéma corporel. Je regarde dans le cadre des fenêtres
les mouvements du monde, ce miroir est éphémère, je tente d’en saisir
des traces. La lueur des visages dans l'obscurité me fascine. En revenant à
l’histoire des surfaces qui font miroir, représentation et hommage, le
reflet dévoile le corps qui est hors champ. Ces visages aux allures
d’hologrammes subliment la présence du vivant. Dans l’entre-deux du diptyque,
l’imaginaire donne à voir de l’espace et du temps, mais aussi le
contexte dans lequel il s’inscrit : une traversée du tunnel entre
l’intériorité et l’extériorité. Les images peuvent intégrer le dedans, le dehors, et former
des rêves. Porosité des frontières j'explore les cadres de la perception, en redéfinir les contours avec le diptyque est un bouleversement dans l'imaginaire, il y a des images, des bruits, des histoires.
Marie Combes, 10 mars 2023
diptyque 29 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2022 |
diptyque 28 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2022 |
diptyque 22 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2021 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire