lundi 20 novembre 2023

Chroniques subjectives

 

Chroniques subjectives présente les travaux photographiques sur le paysage de trois artistes. Marie Combes et Patrick Renaud avec « Fugitives / Detroit ». One step, and then another… et « Extension des territoires » invitent Christophe Ponceau, Paysagiste scénographe avec la série « Le bénéfice du doute ».

Le but de l’exposition Chroniques subjectives est sans doute moins de présenter trois artistes, trois regards différents, ce qui va de soi, que de tenter l’expérience « d’organisation » de ces photographies. Organiser, c’est-à-dire trouver une articulation, des liens autour de leur vécu. Comme tout témoignage, c’est au risque d’imaginer plutôt que relater: disposées ainsi, les images se frôlent, se déforment les unes au contact des autres, intérieurement à la série, extérieurement aux autres séries. L’image seule nous dit sa précarité, ses silences, aussi ses possibilités à devenir une autre image.
Alors ce sera quoi cette expérience de confronter la pratique du photographe à l’imaginaire du spectateur ? Expérience qui pourrait produire une image, celle qui n’est pas encore venue, celle qui reste à faire.

  • Alors, c’est toujours de l’imaginaire ? Dit elle.
  • Ça se pourrait bien, ma jolie.

Marie Combes interroge à nouveau son travail sur Detroit. Suite à la publication d’un livre d’artiste en 2016 « Fugitives / Detroit. One step, and then another… ». L’investigation pour cette exposition est brutale et opte pour la pénombre, allant jusqu’à modifier le format pour exprimer la ville friche, la ville paysage.

Patrick Renaud construit une image à partir de plusieurs autres. Des images qui montrent ce qui fut, de minces fragments de temps qui s’additionnent et jouent de l’opacité et de la transparence. Dans la rencontre avec les œuvres exposées y aura-t-il pour chaque spectateur, création d’une autre image ? Que faisant nous à les fixer, à tenter de les arrêter pour y voir de la réalité ?

Christophe Ponceau collecte des images lors de ses déplacements. Elles sont autant de notes éparses qui documentent son travail et interrogent sa perception des lieux. Dans le cadre d’une exposition collective, comment vont-elles agir ensemble puis sur les autres images ?

 

Chroniques subjectives, exposition collective, Patrick Renaud, Christophe Ponceau, Marie Combes, à Atelier-Images-Périphériques pendant les Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes de Montreuil POAA 2023
 

Chroniques subjectives, exposition collective, Patrick Renaud, Christophe Ponceau, Marie Combes, Atelier-Images-Périphériques pendant les Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes de Montreuil POAA 2023.

vendredi 10 mars 2023

Nouvelle série de " Esquisser une voie, portraits d'itinérances "

"On n'aperçoit pas du tout les mêmes choses, en effet, selon qu'on élargit sa vision à l'horizon, qui s'étend, immense et immobile, au-delà de nous; ou selon qu'on sollicite son regard sur l'image qui passe, minuscule et mouvante, toute proche de nous dans la nuit. L'image est bien comme une luciole, une petite lueur, la lucciola des intermittences passagères." 

Non-savoir de la passante, 04.06.2009
Aperçues de Georges Didi-Huberman

 « Esquisser une voie, portraits d'itinérances » 

Une nouvelle série de ce travail est présentée, elle s’inscrit dans la continuité des protocoles « Diptyques » et « Itinérances métropolitaines ». La figure humaine est rare dans mes images, en 2017 j'aborde le portait. Poursuivre ainsi ces itinérances métropolitaines s’est décollé de la réalité du paysage, s’est décentré. J’observe ici un autre paysage. Articulée autour du reflet, cette nouvelle ligne photographique ébauche un schéma corporel. Je regarde dans le cadre des fenêtres les mouvements du monde, ce miroir est éphémère, je tente d’en saisir des traces. La lueur des visages dans l'obscurité me fascine. En revenant à l’histoire des surfaces qui font miroir, représentation et hommage, le reflet dévoile le corps qui est hors champ. Ces visages aux allures d’hologrammes subliment la présence du vivant. Dans l’entre-deux du diptyque, l’imaginaire donne à voir de l’espace et du temps, mais aussi le contexte dans lequel il s’inscrit : une traversée du tunnel entre l’intériorité et l’extériorité. Les images peuvent intégrer le dedans, le dehors, et former des rêves. Porosité des frontières j'explore les cadres de la perception, en redéfinir les contours avec le diptyque est un bouleversement dans l'imaginaire, il y a des images, des bruits, des histoires.

 Marie Combes, 10 mars 2023

diptyque 29 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2022

diptyque 28 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2022
diptyque 22 "Esquisser une voie, portraits d'itinérances" 2021


mardi 29 mars 2022

Fugitives / DETROIT. One step and then another...

Mon hypothèse de travail était que toute mémoire un peu longue est plus structurée qu’il ne semble. Que des photos prises apparemment par hasard, des cartes postales choisies selon l’humeur du moment, à partir d’une certaine quantité commencent à dessiner un itinéraire, à cartographier le pays imaginaire qui s’étend au dedans de nous.”
[My working thesis was that every somewhat extensive memory is more structured than it seems -- that photos taken apparently at random, postcards chosen following momentary whims, begin given a certain accumulation to sketch an itinerary, to map the imaginary land that stretches out inside of us.]
in Immemory Chris Marker

Revenir aujourd'hui sur ce travail, ces photographies, c'est faire des liens. Avec ce texte de Chris Marker. Travelling arrière.., à Detroit je marchais sans connaissance du territoire. Je n'avais pas de carte, juste cette boussole interne qui entre en écho avec un coin de rue, un bâtiment, un arbre.  L'observation des traces reconstruit quelque chose, et donne un corps à la ville, ce qui est donné ici est un fragment de ce dispositif, une dérive photographique. 

Fugitives /Detroit One step, and then another..., c'est aussi un livre d'artiste édité en 2014. Disponible à la librairie Tschann de la BNF, LA GALERIE d'architecture, et chez Volume à Paris.


Fugitives / DETROIT. One step, and then another...©Marie Combes  
                      








mercredi 23 février 2022

Esquisser une voie, portraits d'itinérances

 "On n'aperçoit pas du tout les mêmes choses, en effet, selon qu'on élargit sa vision à l'horizon, qui s'étend, immense et immobile, au-delà de nous; ou selon qu'on sollicite son regard sur l'image qui passe, minuscule et mouvante, toute proche de nous dans la nuit. L'image est bien comme une luciole, une petite lueur, la lucciola des intermittences passagères." Non-savoir de la passante, 04.06.2009
Aperçues de Georges Didi-Huberman

« Esquisser une voie, portraits d'itinérances »  

Ces photographies sont la mise en récit d’un voyage, un peu différent de cette notion qu’est le voyage. Ce travail s’inscrit dans la continuité des protocoles « Diptyques » et « Itinérances métropolitaines ». Poursuivre ainsi ces itinérances métropolitaines s’est décollé de la réalité du paysage, s’est décentré. J’observe ici un autre paysage. Je regarde dans le cadre des fenêtres les mouvements du monde, ce miroir est éphémère, je tente d’en saisir des traces. Les images peuvent intégrer le dedans, le dehors, et former des rêves.
La durée des voyages dans les réseaux souterrains permettait cette expérience. En me laissant aller à l’observation de la diversité du paysage humain, j’ai commencé à construire cette série de portraits. Les reflets de ces visages, lueurs et éclats d’histoire des corps, expriment les diversités de notre métropole. Avec la photographie j’éprouve autrement la densité de ces figures de passage. Au cœur des complexes urbains, portraits et espaces correspondent, se regardent et se mélangent.
En revenant à l’histoire des surfaces qui font miroir, représentation et hommage, le reflet dévoile le corps qui est hors champ. Ces visages aux allures d’hologramme, leur transparence avec la diffraction de la lumière, subliment la présence du vivant. Dans l’entre-deux du diptyque, l’imaginaire donne à voir de l’espace et du temps, mais aussi le contexte dans lequel il s’inscrit : une traversée du tunnel entre l’intériorité et l’extériorité. L’observation et l’enregistrement de ces lueurs minuscules résonnent étrangement avec l’impact cette crise sanitaire. Le glissement du réel a dépassé la réalité qui était la mienne. Je ne pouvais imaginer cela.
Marie Combes, 3 juin 2021

Diptyque 38-39 ©Marie Combes Série "Esquisser une voie, portraits d'itinérances"            

 
Diptyque 18-19 ©Marie Combes Série "Esquisser une voie, portraits d'itinérances"                   













 

Livre d'artiste: http://www.combesrenaud.com/mariecombes/esquisser-une-voie-portraits-ditinerances-livr/ 


mardi 1 février 2022

Journal des brumes et les surfaces du monde

 Journal des brumes et les surfaces du monde

« L’image est ce devant quoi l’on s’arrête, elle est ou devrait être l’arrêt qui fixe le regard et entrouvre à partir de cette stase, fût-elle la plus modeste, le champ d’une expérience toujours à venir ».
La reprise et l’éveil. J-C. Bailly

Si il y a un point commun à ces deux séries, ce serait, me semble-t-il d’être sans réponses aux questions que pose l’histoire de la perspective linéaire. Je prends la précaution du me semble-t-il car bien souvent la présentation du travail ressemble à un témoignage, fait remonter des expériences. Alors qu’il s’agit parfois pour contrer une dispersion, des incohérences, d’une réorganisation de fragments réels ou imaginés. Mais supposons que la perspective ait été un point d’attraction qui ait satellisé les choix ou orientations de ces travaux. Cette géométrie est alors d’une grande efficacité pour notre aspiration à voir, mais au risque, c’est ce qu’elle fait, de dissimuler des éléments ou de les réduire dans le lointain à une presque invisibilité. Soit, faisons des sacrifices pour organiser les apparences du monde. Nous y gagnons de connaitre la place de l’auteur-spectateur et celle de l’Homme décidant le monde. 
Je pense cependant que dans ces histoires de perspective ce qui ne me convenait pas était d’être tenu à l’immobilité convenue de l’auteur ou du spectateur. La perspective n’aime pas le mouvement, elle n’est pas faite pour lui.

Depuis « Sédiments » en 2013, la matière première de mes séries est venue de mes anciens négatifs. Empilés, superposés jusqu’à obtenir une image autre. Puisque l’on ne demande qu’à y croire, alors voyons jusqu’où c’est possible, où plutôt voyons ce que devient la réalité photographique. J’ai donc appliqué ce protocole à d’autres séries. Et avec « Subjectile » et « Les surfaces du monde » en choisissant de conserver l’ensemble du négatif et les indications sur ses bords. Dévoiler la surface de l’image, s’obstiner à faire apparaître l’espace des apparences. Je ne sais si cela fonctionne, mais ça a ouvert, déplié « Le journal des brumes » qui semblait attendre, comme embusqué.
Il n’est pas question d’une chronologie narrative avec sa logique mais de fragments sensibles qui se frottent, se déforment, s’épuisent au contact. La photographie est aussi un corps à corps, peut-être même n’est elle que cela…

« Le journal des brumes » s’est imposé et en appliquant le même protocole de superpositions j’ai pensé aborder le mouvement, mais est-ce bien du mouvement qui est restitué ? N’est-ce pas plutôt une autre dynamique, d’autres tensions puisque c’est le mouvement qui crée ces formes ? Certes, au montage il y a des choix, je retranche, ou favorise telle photographie, mais cette tentative d’organiser le chaos est bien dérisoire par rapport à ce que demandent les images. Elles étaient là avant moi et exigent que je trouve leur place, leur cohabitation possible.
Il y a une certaine duplicité dans la photographie qui fait sa force, celle de nous renseigner pour ne rien dire, d’admettre qu’une image n’est pas une capture, pas un acquis. Elle cherche en silence son autonomie. Et même si il faut bien à un moment donné s’arrêter, une photographie n’est jamais finie et ce qu’elle montre n’a décidément rien à voir.

P. Renaud. oct 2021

 

Patrick RENAUD, Exposition-Journal des brumes et les Surfaces du monde ©Sylvie Farges nov2021


 

mardi 9 novembre 2021

Rencontres-exposition Patrick RENAUD

Actualités > novembre 2021

Publication du livre d'artiste SUBJECTILE Patrick RENAUD

Rencontres - exposition
samedi et dimanche 20 et 21 novembre de 15h à 19h  
samedi et dimanche: 27 et 28 novembre de 15h à 19h
jeudi 25 novembre et 2 décembre sur rendez-vous

 
PATRICK  RENAUD Photographies 
un livre d'artiste et deux séries photographiques 
Journal des brumes & Les surfaces du monde

« (…) l’image est ce devant quoi l’on s’arrête, elle est ou devrait être l’arrêt qui fixe le regard et entrouvre à partir de cette stase, fût-elle la plus modeste, le champ d’une expérience toujours à venir. »
La reprise et l’éveil. J-C. Bailly
 
atelier images périphériques / galerie 15 rue jules ferry, 93170 Bagnolet  
contacts : 06 14 10 15 18 / 06 19 27 37 85  / www.combesrenaud.com

 

SUBJECTILE Patrick RENAUD Extrait livre d'artiste

 

Le journal des brumes ©Patrick RENAUD   

Patrick RENAUD ©Journal des brumes

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


mercredi 26 février 2020

Esquisser une voie, portraits d'itinérances


J’ai le plaisir de présenter : « Esquisser une voie, portraits d’itinérances »
Livre d’artiste numéroté, signé, limité à 60 exemplaires. Bilingue, anglais, français.
Un recueil au format 13,4 x 17,8 cm, de 72 pages regroupant 55 photographies, 
présenté dans un coffret, format 17,3 x 23,2cm.

Pour la première édition de 30 exemplaires, une photographie extraite de la série accompagne le livret. Tirée en 30 exemplaires Format 22 x 16,5 cm elle est numérotée, signée. Tirage procédé Fine art, encres pigmentaires sur baryta Hahnemühle 315gr.

Cette photographie est en tirage d’exposition Format 64cm x 49 cm
Limité à Cinq exemplaires plus deux épreuves d’artiste.

« Esquisser une voie, portraits d’itinérances »  donnera lieu à une exposition courant 2020.
© Marie Combes

"Esquisser une voie_Portaits d'itinérances" ©Marie Combes, Livre d'artiste
 



































"On n’aperçoit pas du tout les mêmes choses, en effet, selon qu’on élargit sa vision à l’horizon, qui s’étend, immense et immobile, au-delà de nous; ou selon qu’on sollicite son regard sur l’image qui passe, minuscule et mouvante, toute proche de nous dans la nuit. L’image est bien comme une luciole, une petite lueur, la lucciola des intermittences passagères.»

04.06.2009  
Aperçues Georges Didi-Huberman